Cette saloperie de cafard a réussi à m'échapper...
Welcome dans le ghetto – j'écris ces lignes en direct de la piaule la plus pourrie de l'auberge la plus minable du quartier le plus craignos de Cali... #mêmePasPeur
Pas de vitre à la fenêtre, j'ai le son des voitures qui va me faire passer une nuit des plus reposantes, je le sens.
Des cafards qui font la course sur le mur – et la ligne d'arrivée est apparemment sur mon lit. Mon lit, que dis-je, ma place de bois recouverte d'un drap – sur que les taulards sont mieux lotis, même à Guantanamo ^^ Je pensais être dans une ancienne cellule de prison, mais vu la tronche des murs, je penche plutôt pour d'anciennes latrines turques... Même que si tu veux le numéro d'une chica latina qui avale, je dois avoir ça sous la main...
Tout ça pour te dire que la Residencia Las Vegas de Cali me fait sévèrement regretter l'Inde... Enfin ex æquo, n'exagérons rien ^^
Du coup, bah : bien arrivé en Colombie !
Escale à Ipiales
En fait, je suis arrivé hier, mais je n'avais pas de wifi – et le programme télé a anéanti toute motivation quant à la rédaction toujours chronophage de mes récits de voyage... Sérieux, cette phrase, c'est du Schlub tout craché ^^
Donc oui, hier matin, j'ai pris un bus d'Otavalo à Ibarra, puis un autre d'Ibarra à Tulcan, puis un taxi de Tulcan à la frontière équato-colombienne (ou colombo-équatorienne, je sais pas et tu m'emmerdes un peu là...). La frontière, j'ai jamais vu ça, en 2-2 c'était réglé, un truc de ouf. Je sais pas, on a quand même affaire à la Colombie... LA COLOMBIE !!! Le royaume de la drogue, des armes, du vice, du versa même et des versements d'argent sale, du terrorisme, des farcs, d'Ingrid Bettencourt, du café Jacques Vabre etc. Et bah non, état d'alerte à -10000, tout le monde va et vient, sans que personne ne se pose de questions... Dire que j'ai fini en slip à Bali – et contrairement à ce que tu crois, ce n'était pas un gros kiff de la part (pas comme quand j'ai fait ma vaisselle en caleçon au PRN ^^) – et que là, rien... Même pas une petite question d'usage genre "rien à déclarer ?!"... Nada !
M'enfin, du coup, 3 secondes plus tard, j'étais dans un collectivo direction Ipiales pour me toper un hôtel pas cher. J'en ai fait un dans le centre même, 10$... Mais bien sûr... Du coup, je suis descendu 3 rues plus loin et on a commencé à me causer meilleur ^^ Cinq euros édé, soit 14000 pesos, là c'est plus dans mes moyens...
Pour le prix, j'avais une piaule correcte, avec télé, pas de wifi et les sanitaires 2 portes plus loin – pas d'eau chaude, j'ai bien fait d'en profiter sévère à Otavalo ^^ J'suis passé miam pour genre 2€ dehors – la belle vie, je te jure – j'ai eu le temps de visiter un peu Ipiales et j'ai passé la soirée à larver devant la téloche (épisodes des Experts en veux-tu-en-voilà). Ipiales, sérieux, c'est la tristesse, c'est fade, mal fichu, ça donne pas envie de s'y éterniser...
Du coup, ce matin, j'ai pris un bus pour Cali. La veille on m'avait annoncé 8 heures de route ; en partant avec le bus de 8h, je pensais arriver vers 16h (le compte est bon), mais ce matin, on m'annonce 11 heures de trajet (le compte est moins bon là...). Du coup, moi qui déteste arriver de nuit dans des bleds inconnus, je suis servi, t'imagines pas !
Le trajet, par contre, c'est du bonheur. Le chauffeur se la joue un peu trop Fast and Furious – on enchaine les panneaux de signalisation 50, 40, 30km/h et ce con tape une moyenne de 80km/h !!! – mais le paysage te met une claque. Si t'aimes le vert, mon pote (oh, cette petite technique de drague qui rappellera des souvenirs à Thomas), t'es servi ! Les montagnes sont vraiment tes belles et y'a de la végétation pour tout le monde : palmiers, bananiers, arbustes, arbres à fleurs, c'est juste très très beau. Et dense pétard, tu croises des forêts, des jungles, certaines zones sont inaccessibles ; rien d'étonnant à ce que les cartels y installent leurs usines de cocaïne... ^^
Douze heures de bus plus tard – oui, y'a toujours la marge sud-américaine... En même temps, tu cherches la ponctualité, vas au Japon, connard ! – j'arrive sur Cali, nuit tombante. Ça me rappelle Guayaquil, dans la structure de la ville. Le terminal est sacrément loin du centre et c'est un peu la foire pour s'y retrouver. Et puis on est dimanche, il est 20h édé, ça va être la foire pour trouver un squat.
Arrivée de nuit sur Cali
Le bus le dépose "dans le centre". C'est le ghetto mec, c'est l'hallu ! Tout est fermé, c'est mort, seuls les taxis et voitures qui tracent, animent les rues... Et alors tu croises de ces mecs qui traînent, un fabuleux mélange entre le tiers monde et la té-ci...
Je demande à des types s'il y a des hôtels pas cher dans le coin – bordel c'est le centre. On me dit que "peut être un peu plus loin", lol, mais que je dois faire attention, c'est chaud par ici... Top ambiance en Colombie ^^
Je trace ma route, les mains dans le poches – pour empêcher les testicouilles de tomber par terre ^^ – et à 5 minutes, je tombe sur la fameuse Residencia Las Vegas. Premier portail, faut sonner. En haut, une gamine se pointe, derrière un second portail – tu la sens un peu, là, l'insécurité... – et se barre appeler quelqu'un. Là, un mec se pointe, je demande une piaule, il réfléchit et se barre. Un deuxième mec se pointe, me dit bonsoir et se barre. Trois minutes plus tard, une nana se pointe et m'invite à monter jusqu'au second portail, ouf, j'y suis presque.
Elle me demande de payer avant d'entrer "histoire d'être sûre" LOL ! Sérieux, on dirait un sketch, mais la nana a vraiment l'air d'avoir peur, c'est barge. Je lui demande combien, elle me répond 8000 (c'est que dalle, on doit avoisiner les 2,50€ ^^), je paie cash. Même si c'est pourri, ce n'est que pour une nuit, je chercherai un truc demain.
Le voilà donc sur ce que j'appellerai mon lit, pour faire court – et tu sais à quel point j'aime faire court... – à vous écrire mon petit rapport. Je n'ai pas de wifi (pour le prix, faut pas non plus s'attendre à avoir l'eau potable ^^) donc vous aurez ce rapport demain ou après-demain, le temps que je trouve de quoi me connecter.